« Dieu a inventé le chat pour que l’homme ait un tigre à caresser à la maison. »
Victor Hugo
Le chat domestique est un animal plus complexe qu’il n’y paraît et de nombreux problèmes apparaissent quand nous comprenons mal ses besoins naturels et ne savons pas comment interpréter ses réactions.
Comprendre quel type d’environnement apprécie un chat, comment il se comporte naturellement parmi d’autres chats, ses habitudes alimentaires, ce qui le réconforte ou ce qui le stresse, nous permet de faire des choix adaptés, bénéfiques pour sa qualité de vie comme pour notre relation avec lui.
Voici 10 caractéristiques communes à tous les chats, et quelques exemples des conséquences qu’elles ont sur votre relation avec votre chat.
Caractéristique 1 : Le chat est un chasseur
Le chat est un félin. Les félins sont des prédateurs par excellence. Le chat est donc avant tout un prédateur.
Si si, même cette petite créature complètement loufoque qui sautille comme un crabe, adorable et douce comme de la soie et qui est devenue la star incontestée de nos heures perdues sur internet, c’est un prédateur. Pour nous en assurer, petit rappel :
D’où vient le chat ?
L’analyse de l’ADN de nos matous a démontré qu’ils ont pour lointain ancêtre le chat sauvage d’Afrique, Felis Silvestris Lybica, vivant en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
On suppose que la domestication du chat a débuté il y a environ 10.000 ans, au Proche-Orient, avec le développement de l’agriculture… et la prolifération des rongeurs.
Une relation gagnant-gagnant voit alors le jour :
Pour le chat sauvage : en vivant à proximité des villages agricoles, il trouve ses proies favorites à profusion.
Pour les humains : la présence des chats sauvages empêche les rongeurs de faire des ravages.
Des millénaires plus tard, le chat occupe une place importante dans la culture de l’Égypte ancienne, civilisation très agricole. Chasseur acharné des rongeurs et des serpents venimeux, il est vénéré comme un protecteur du foyer.
En Chine également, le chat a fait son apparition très tôt, il y a environ 6.000 ans. Là aussi, on le trouve dans des villages agricoles. En Chine comme en Égypte, les chats étaient plus petits que le chat sauvage, et très proches de notre chat domestique. Il y a donc eu une sélection.
Malgré tout, il faut toujours garder présent à l’esprit que le chat a, partout et de tout temps, été apprécié et recherché pour ses qualités exceptionnelles de chasseur.
Les chats de race ont-ils le même instinct de chasseur ?
Oui, la sélection des races de chats n’y change rien. Elle peut même au contraire renforcer le tempérament de chasseur du chat.
Tout d’abord, l’élevage de chats est un phénomène récent. Il n’existe que depuis 200 ans environ. Les chats de race restent donc très minoritaires. Le record est détenu par la Grande-Bretagne, avec 10% à 12% de chats de race, tandis que la France en compte environ 5%, sur une population totale de 12 millions de chats.
D’autre part, les races sont créées à partir de critères purement esthétiques. Certaines sont le résultat de mutations naturelles, affectant par exemple le pelage, comme le Devon Rex, frisé, ou le Sphynx, sans poil. Cela n’a aucune influence sur leur instinct de chasseur.
D’autres races sont des hybrides, créés pour redonner au chat domestique des allures de chat sauvage. C’est le cas du Bengal, croisement du chat domestique et du Chat Léopard d’Asie, ou du Savannah, croisement du chat domestique et du Serval Africain. Ces hybrides ont un puissant instinct de chasseur et un besoin d’exercice physique supérieur à la moyenne, parfois difficile à satisfaire.
Le chat est un chasseur, oui, mais ça se manifeste comment ?
- Vous l’avez sans doute remarqué, le chat est naturellement équipé de dents pointues et de griffes encore plus pointues !
- Le chat chasse pour chasser. Même s’il n’a pas faim, il chasse.
- L’instinct de chasseur du chat est stimulé par l’apparence et les mouvements de ses proies, par les sons et les odeurs qu’elles émettent.
- L’horloge biologique du chat s’est adaptée pour qu’il augmente ses chances de survie en capturant un maximum de proies. Il est donc particulièrement éveillé et actif quand ses proies de prédilections sont actives et vulnérables : à l’aube et au crépuscule.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Les chats sont attirés par les mouvements irréguliers et furtifs.
- Ils sont en général plus actifs à l’aube et au crépuscule, ainsi qu’au printemps et en été.
- Ils jouent à simuler la chasse et s’entraînent volontiers avec vos mains et vos pieds.
- Ils ont d’excellents réflexes et peuvent vous mordre et vous griffer, simplement en jouant.
- Ils ont tendance à rapporter leurs proies, entières ou non, à la maison.
- Ils ont besoin de l’espace suffisant et de nombreuses opportunités pour chasser ou simuler la chasse en jouant.
- Certains chats peuvent étendre leur territoire de chasse bien au-delà de leur jardin, voire disparaître plusieurs jours pour chasser.
Caractéristique 2 : Le chat est un carnivore strict
Excellent chasseur, le chat n’a jamais eu besoin de compléter son alimentation par des végétaux.
Le chat se rassasie de tous les petits animaux qu’il capture au fil de la journée : rongeurs, insectes, oisillons, poissons, vers, grenouilles, etc. Son organisme s’est adapté pour tirer de ses proies animales tous les nutriments nécessaires.
Le chat a besoin de beaucoup protéines animales
Proportionnellement à sa masse corporelle, les besoins du chat en protéines sont supérieurs à ceux de l’homme, ou même du chien.
Si son alimentation est trop pauvre en protéines, le chat va puiser dans sa propre masse musculaire, pour combler le manque. Cela va se traduire par un amaigrissement et un affaiblissement physique. Contrairement à l’organisme humain, celui du chat est incapable de puiser ses protéines dans les végétaux.
Le chat trouve aussi dans la graisse de ses proies, les acides gras essentiels dont il a besoin. L’organisme du chat ne peut pas synthétiser les acides gras présents dans les graisses végétales. Le chat est donc ce qu’on appelle un carnivore strict.
Il ne peut pas survivre ou rester en bonne santé sans les nutriments présents dans ses proies animales. Seuls les viandes, les poissons, les abats, les insectes, etc. lui fournissent les acides gras essentiels et les acides aminés dont il a besoin, en particulier la taurine et l’arginine, absolument vitales pour lui.
Le chat a-t-il besoin de glucides ?
Le chat n’a pas vraiment besoin de glucides dans son alimentation, car il tire son énergie des protéines et des graisses.
Son système digestif ne dispose même pas des enzymes nécessaires à la décomposition des glucides. C’est logique puisque la plupart des glucides proviennent des végétaux, et que le système digestif d’un carnivore strict est incapable de digérer la plupart des plantes.
Nous avons pourtant tous vu des chats mâchouiller des brins d’herbe. Très souvent cela provoque des vomissements. On suppose que l’herbe permet au chat de « nettoyer » son système digestif.
Beaucoup de chats raffolent aussi des olives vertes et de la cataire, surnommée « herbe-aux-chats ». Les deux contiennent une substance active : la népétalactone. 67% à 80% des chats sont dans un état second quand ils inhalent cette substance.
Ces quelques exemples de plantes appréciées du chat restent toutefois des exceptions.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Les chats ne peuvent pas devenir végétariens.
- Le métabolisme très exigeant des chats ne leur permet pas de traiter certaines substances. Beaucoup de composants assimilables par les humains, voire les chiens, sont toxiques pour les chats ; par exemple, les agrumes.
- Les jeunes chats en appartement peuvent s’empoisonner en grignotant des plantes vertes ou des fleurs, simplement parce qu’ils s’ennuient ou n’ont pas à leur disposition de l’herbe fraîche à mâchouiller.
- Lire attentivement les étiquettes des aliments pour chats permet d’écarter ceux contenant du sucre ajouté, des céréales, trop de glucides ou de produits d’origine végétale.
ATTENTION !
La teneur en glucides des croquettes n’est pas toujours clairement indiquée sur l’emballage.
Pour la connaître, regardez le tableau indiquant la valeur nutritionnelle. Additionnez tous les pourcentages indiqués. Vous obtenez un total. Combien manque-t-il pour obtenir 100% ? Le résultat correspond à peu près à la teneur en glucides.
Par exemple : Imaginons un emballage qui indiquerait : Protéines 30%, Lipides/Graisses 19%, Cendres 5,4%, Fibres 4,5%, Phosphore 0,5%. La teneur en glucides n’est pas indiquée. L’addition donne : 30 + 19 + 5,4 + 4,5 + 0,5 = 59,4%. De quoi sont faits les 40,6% restants, sachant que les croquettes ne contiennent pratiquement pas d’eau ?
Caractéristique 3 : Le chat est un animal territorial
Le chat a un sens aigu du territoire. Il le défendra contre tout intrus indésirable.
Le chat considère comme son territoire l’espace qui contient :
- Toutes les ressources dont il a besoin pour assurer sa survie : se nourrir, boire, se cacher, se reposer, éliminer, etc.
- Tous les dispositifs dont il a besoin pour se comporter normalement : cachettes, postes d’observations, objets pour faire ses griffes, etc.
- Les trajets qui relient ces ressources et ces dispositifs.
Le chat répartit ses activités sur son territoire. On parle de « champs d’activités ». Il n’a pas l’habitude d’accomplir deux activités différentes exactement au même endroit. Par exemple, il ne mange pas et ne boit pas au même endroit, il ne dort pas à côté de l’endroit où il élimine, etc.
Pour son équilibre, il est très important que le chat se sente en sécurité sur son territoire. Il doit avoir le sentiment de contrôler son territoire. Pour cela, il effectue des rondes régulières, pour déposer ses marques et analyser tout changement survenu depuis son dernier passage.
Selon son tempérament et selon les circonstances, le chat peut marquer son territoire de différentes façons. Il peut le baliser en se frottant à certains endroits, en faisant ses griffes sur des objets, ou par des jets d’urine.
Il peut aussi montrer qu’il est chez lui en se couchant au beau milieu d’un passage, d’un couloir, ou sur une table, à un endroit d’où il peut surveiller ce qui se passe dans différentes directions.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Si un chat est obligé de vivre dans un espace réduit, comme un petit appartement, il est important d’exploiter l’espace au maximum, de répartir le mieux possible les champs d’activités et de fournir au chat un environnement riche et stimulant.
- Les chats ont besoin de supports pour marquer leur territoire en faisant leurs griffes. Sinon c’est le canapé qui trinquera.
- Trop nettoyer les marquages effectués par un chat ou déplacer les objets qu’il a marqués, lui donne l’impression qu’il ne contrôle pas son territoire.
- Quand les chats se sentent menacés sur leur territoire, ils peuvent devenir anxieux ou agressifs.
- Certains chats peuvent avoir du mal à tolérer la présence d’un autre chat dans la même maison qu’eux, voire dans la maison voisine !
- Hors de leur territoire, les chats se sentent vulnérables et deviennent très anxieux. En être conscient vous aidera à limiter le stress de votre chat, par exemple en recouvrant son panier de transport d’une petite couverture, dans la salle d’attente du vétérinaire, pour qu’il se sente mieux à l’abri, ne voie pas d’éventuels chiens, etc.
Caractéristique 4 : Le chat est agile et grimpeur
Le chat est un gymnaste hors pair. L’activité physique est vitale pour le chat, pour sa santé physique comme pour sa santé mentale.
Grâce à son sens de l’équilibre, sa souplesse, ses réflexes et sa musculature, il peut explorer son territoire dans les trois dimensions, se mettre à l’abri d’un danger ou chasser sans bruit, en se glissant et en grimpant presque partout.
Les articulations entre les vertèbres du chat sont très souples, ce qui rend sa colonne vertébrale beaucoup plus flexible qu’une colonne vertébrale humaine. Cela lui permet de se toiletter seul, souvent et soigneusement, mais aussi de se retourner brusquement sur lui-même quand il chasse, ou pour se défendre.
Les clavicules du chat ne sont pas fixées à ses omoplates, mais aux muscles de l’épaule. Cette particularité lui permet de se faire très étroit et de se glisser partout où sa tête peut passer. Cette souplesse des épaules lui donne aussi cette très longue foulée caractéristique des félins, et fait du chat un excellent sprinter, pour chasser ou fuir un danger.
Enfin, le chat est un expert dans l’art d’optimiser son énergie. Il alterne les courtes périodes d’intense activité et les longues périodes de repos, qu’il met à profit pour recharger ses batteries tout en surveillant son territoire du coin de l’œil.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Les clavicules flottantes des chats rendent l’articulation de leurs épaules très délicate. Pour les soulever, prenez-les doucement sous les bras, comme un bébé. Ne tirez jamais un chat par les pattes avant, vous pourriez lui faire mal ou le blesser sans le vouloir.
- Pour les chats, le territoire a trois dimensions. L’espace qu’ils occupent en hauteur compte autant que la surface qu’ils occupent au sol. Leur donner les moyens d’accéder aux hauteurs leur permet d’agrandir leur territoire… sans avoir à agrandir la maison.
- Les chats ont tendance à s’aventurer dans des coins inaccessibles.
- Beaucoup de chats ont un « quart d’heure de folie », une explosion d’activité, souvent au crépuscule.
- Donner aux chats de nombreuses stimulations et des occasions de jouer entretient leur forme physique et leur santé mentale.
Caractéristique 5 : Le chat a un odorat très développé
Le chat perçoit une grande variété d’odeurs, de sons et de vibrations, imperceptibles pour un être humain.
L’odorat est le sens le plus développé du chat. Il n’a rien à envier à celui d’un chien. C’est le premier outil que le chat utilise pour analyser un nouvel objet, un aliment ou un être familier qui revient de l’extérieur.
Le chat délimite son territoire et balise ses trajets favoris, en déposant régulièrement sa signature olfactive. Ces signaux olfactifs sont des phéromones.
Le chat dispose d’un organe spécifique, situé entre sa cavité nasale et sa cavité buccale pour sentir et analyser les phéromones. L’être humain est dépourvu d’un tel organe. Il ne peut donc pas sentir les phéromones. En revanche, le chat, lui, perçoit très bien les phéromones humaines.
Il existe plusieurs types de phéromones. Par exemple, en frottant sa tête et l’avant de son corps, le chat dépose des phéromones apaisantes, pour marquer le centre de son territoire ou une personne aimée. Par contre si quelque chose l’effraie, il va automatiquement et involontairement déposer des phéromones d’alarme avec ses coussinets.
Les chats communiquent entre eux silencieusement grâce à leurs phéromones. Ils les utilisent par exemple pour tenir des congénères indésirables à distance ou, au contraire, pour signaler leur disponibilité à un partenaire potentiel, pendant la saison des amours.
En analysant ces messages, le chat peut déterminer qui est passé à tel endroit, si c’était un mâle ou une femelle, si son passage est récent ou non, s’il était à l’aise, s’il a eu peur, etc.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- La façon dont les chats déposent leur odeur est un bon indice pour savoir s’ils se sentent en sécurité ou non sur leur territoire : un chat qui se sent bien chez lui marque en se frottant la tête ; un chat qui se sent menacé sur son propre territoire peut se mettre à réaffirmer sa présence en faisant du marquage urinaire.
- Tous les parfums, cosmétiques ou domestiques, sont très agressifs pour le petit nez sensible des chats. Les parfums sont pour eux l’équivalent de ce que seraient pour nous des hurlements dans nos oreilles.
- Les chats perdent une partie de leurs repères quand le paysage olfactif auquel ils sont habitués est modifié : déménagement, travaux de peinture, nouveau meuble, nouveau produit d’entretien, etc.
- Les odeurs des cliniques vétérinaires peuvent être très perturbantes pour les chats, à cause des phéromones d’alarme laissées par un autre chat ou par un chien.
- Les chats sentent les traces de médicaments cachés dans la nourriture.
Caractéristique 6 : Le chat est autonome
Contrairement à l’homme ou au chien, le chat est un prédateur solitaire.
L’homme chasse (chassait) en groupes, le chien chasse en meutes, le chat chasse seul. Même dans les colonies de chats harets, chaque individu chasse de son côté.
Plus généralement, le chat est autonome. Il n’a pas besoin de ses congénères pour l’aider à trouver ses proies, trouver un refuge, surveiller et défendre son territoire, entretenir son pelage, etc. Il s’entretient lui-même et ne compte que sur lui-même pour se protéger.
En cas de danger, le chat ne crie pas à l’aide. Au contraire, il met à profit sa discrétion, sa rapidité et son agilité pour se mettre à l’abri. S’il ne peut pas fuir le danger, il utilise ses propres armes, c’est-à-dire ses griffes et ses dents, pour se défendre. Le chat privilégie néanmoins toujours la fuite. Il attaque seulement quand il pense qu’il n’a pas le choix.
Les femelles ont un puissant instinct maternel. Elles défendent et élèvent leurs petits, seules ou en petits groupes. Si un mâle s’aventure un peu trop près du nid où une femelle a caché ses chatons, celle-ci peut le chasse en hurlant et avec beaucoup d’énergie.
Enfin, la notion de hiérarchie est inconnue du chat. Les relations entre chats s’apparentent plus à de l’amitié qu’à des relations dominant-dominé. Certains apprécient la compagnie, d’autres non.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Certains chats choisissent de vivre à l’écart des humains.
- Certains chats sont très heureux seuls et n’ont pas forcément envie d’avoir un compagnon. L’arrivée d’un nouveau venu peut les inciter à partir.
- Les chats peuvent quitter leur territoire s’ils n’y trouvent pas les ressources dont ils ont besoin… et élire domicile dans la maison d’un voisin.
- Les chats courent se cacher dès qu’ils se sentent en danger. Veillez à leur laisser toujours une issue de secours, quand vous recevez chez vous.
- Rester enfermé dans une pièce avec des inconnus peut être très stressant pour un chat.
- Les chats peuvent s’intoxiquer involontairement en faisant leur toilette, si une substance nocive souille leurs poils.
Caractéristique 7 : Le chat est hypervigilant
Rester attentif à tout ce qui se passe autour de lui est vital pour le chat.
Il a donc développé une hypervigilance, qui lui permet de réagir très rapidement, non seulement pour saisir la moindre opportunité de se nourrir, mais aussi pour éviter les dangers.
En effet, le chat n’est pas le dernier maillon de la chaîne alimentaire. Il peut être une proie pour divers grands prédateurs tels que les loups, les chiens de chasse, les grands rapaces, sans parler des hommes, qui n’ont pas toujours été tendres avec lui.
Le chat capte la moindre odeur, déchiffre les messages olfactifs laissés par ses semblables, ses oreilles perçoivent le moindre bruissement, ses vibrisses lui signalent le moindre déplacement d’air.
Cette collecte permanente d’informations lui prend beaucoup d’énergie, mais il a besoin de rester au top de sa forme pour pouvoir passer instantanément à l’action. Par conséquent, le chat dort beaucoup ; entre 14 heures et 16 heures par jour pour un chat adulte.
Pour concilier ces deux besoins contradictoires, dormir et rester hyper vigilant, le chat a développé deux types de sommeils très différents. Le premier type de sommeil est un sommeil véritable, tel que nous le connaissons chez l’être humain. Le second type de sommeil est plus léger. Il permet au chat de percevoir se qui se passe autour de lui, tout en se reposant.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Des bruits, anodins pour nous, peuvent être stressants pour les chats, en particulier s’ils sont brusques ou inconnus.
- Les chats sont facilement effrayés par les gestes rapides ou brusques, les cris et les voix fortes.
- Les chats peuvent être facilement stressés par des enfants trop agités.
- Les chats peuvent avoir des réactions très vives quand ils sont surpris ou effrayés.
- Pour pouvoir dormir profondément, les chats ont besoin de dormir à l’abri de l’agitation, du bruit et des courants d’air.
- Pour leurs longues siestes de repos vigilant, les chats apprécient les postes en hauteur, d’où ils peuvent observer tout en restant à l’abri.
- Le manque de sommeil de qualité affecte vite la santé des chats, le rendre anxieux et agressif.
Caractéristique 8 : Le chat est un être sensible
Le visage du chat est beaucoup moins expressif qu’un visage humain. Ces apparences sont trompeuses et peuvent laisser penser que le chat ne ressent pas beaucoup d’émotions.
Rappelons-nous que le chat n’est pas un animal social comme l’homme ou le chien. Comme il passe le plus clair de son temps de veille à chasser, et qu’il chasse seul, le chat n’a pas souvent l’occasion d’exprimer des émotions complexes et nuancées envers ses congénères.
Le langage corporel du chat est donc plus limité que chez d’autres espèces. Par exemple, deux chats qui se rencontrent peuvent rester indéfiniment immobiles, chacun étant incapable de faire comprendre à l’autre qu’il n’a aucune mauvaise intention.
Dans une telle situation, deux humains échangeraient un sourire ou un salut et continueraient leur chemin. Les chats n’ont pas de tels signaux d’apaisement. Ils peuvent avoir du mal à poursuivre leur chemin et à s’éloigner l’un de l’autre, chacun ayant peur que l’autre se mette à le poursuivre s’il lui tourne le dos.
Pourtant le chat est un animal très sensible. L’expérience de la peur, de la frustration et du plaisir structure son apprentissage. À travers ses émotions, il apprend à mesurer la qualité de son environnement, puis à adapter son comportement en choisissant la réaction la plus appropriée pour augmenter ses chances de survie.
Le chat exprime à sa façon, à travers son langage corporel, diverses émotions telles que la joie, la surprise, la peur, la tristesse ou la colère. Par contre il est très doué pour dissimuler une douleur.
Le chat domestique a gardé de nombreux points communs avec son ancêtre sauvage. En pleine nature, un animal affaibli devient une proie facile. En ne montrant pas qu’il souffre, il augmente ses chances de survie. Le chat domestique aurait conservé cet instinct, bien que dans nos maisons, il soit à l’abri d’éventuels prédateurs.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Les chats apprennent mieux et plus vite quand l’apprentissage est associé à une émotion agréable.
- Les chats ont tendance à dissimuler une douleur. Il est souvent très difficile de repérer une maladie ou une douleur.
- Un chat qui souffre depuis longtemps peut devenir dépressif ou agressif.
- Les chats n’ont en général pas de sautes d’humeur. Un changement d’humeur inhabituel peut être la conséquence d’une frustration ou d’un problème de santé.
Caractéristique 9 : Le chat est routinier
Pour garder l’impression de contrôler son territoire et son environnement, le chat organise sa vie autour de routines.
Les routines sont pour lui rassurantes. Plus les événements sont prévisibles, plus le chat est rassuré. Inversement, moins les choses sont prévisibles, plus il est inquiet.
Par exemple, il aime faire ses rondes à heures fixes, en empruntant toujours les mêmes trajets pour inspecter son territoire, mais il n’aime pas quand la pluie, la neige ou la grasse matinée de son ami humain l’empêchent de sortir pour faire sa ronde.
Quand le chat a vécu une expérience agréable dans un contexte donné, il va faire en sorte de la reproduire dans le même contexte.
Imaginons, par exemple, qu’il ne passe pas la nuit dans la même pièce que vous. Un matin, vous lui ouvrez la porte de votre chambre. Vous lui permettez de sauter dans votre lit et vous lui faites un long câlin. Il sera probablement très heureux de renouveler l’expérience le matin suivant, puis le suivant et ainsi de suite. Vous aurez créé un agréable rituel de salutations matinales.
Jouer avec le chat, à peu près aux mêmes moments chaque jour, est un autre exemple de routine saine.
Nous pouvons aussi, sans le vouloir, créer des routines malsaines. Par exemple, lui donner systématiquement à manger, s’il vient miauler dans la cuisine quand nous y sommes, peut le rendre obèse.
Autre exemple : essayer de le chasser du lit en le poussant avec les pieds peut l’amuser, et lui donner envie de remonter sur le lit pour continuer à jouer… en plantant ses griffes dans nos orteils.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Les routines sont très sécurisantes pour les chats. Elles réduisent leur niveau de stress.
- Bien connaître les routines d’un chat permet de repérer plus rapidement quand il va mal.
- Les chats cherchent systématiquement à transformer une expérience plaisante en routine. Soyez vigilant. Par exemple, si votre chat miaule en pleine nuit, ignorez-le. N’espérez pas le faire taire en lui balançant une vieille chaussette ou en lui donnant à manger.
- Les chats n’aiment pas quand une porte habituellement ouverte est fermée.
Caractéristique 10 : Le chat a une grande capacité d’adaptation
Le chat peut survivre et se débrouiller dans une grande variété de contextes et d’environnements.
Il peut vivre en petites colonies de chats harets, constituées de membres d’une même famille, ou de compagnons choisis par affinité. Les groupes se maintiennent tant que les ressources, nourriture et abris, sont suffisantes pour satisfaire chacun sans créer de tensions.
Le chat s’est adapté à la vie avec d’autres animaux dans nos fermes, puis dans nos maisons et nos jardins. Il s’est adapté à nos bateaux et à nos appartements.
Il peut adapter son rythme de vie à celui de ses compagnons humains, pourtant en grande partie opposé au sien. Il peut être actif dans la journée, quand les humains sont là pour le nourrir et jouer avec lui, puis passer ses nuits enfermé à la maison, au lieu de sillonner son territoire, au lieu de chasser à l’aube et au crépuscule.
Un chat domestique retourné à la vie sauvage –un chat haret– peut retrouver ses réflexes de chasseur, se créer un territoire et se débrouiller.
Bien que le chat soit capable de s’adapter à une très grande variété de styles de vie aux côtés des humains, il arrive que la situation atteigne pour lui les limites du supportable.
Le stress devient insupportable quand :
- l’hyper-vigilance du chat est trop sollicitée,
- le chat a le sentiment de ne pas contrôler son territoire,
- la promiscuité avec d’autres animaux est trop grande,
- le chat est sans cesse manipulé par des mains humaines,
- le chat n’a jamais la paix,
- le chat a accumulé trop de frustrations, etc.
Si le chat est soumis à ces types de stress, intenses et prolongés, sans pouvoir y échapper, il peut adopter des comportements plus ou moins gênants :
- faire du marquage urinaire,
- déposer des excréments en dehors de son bac à litière,
- devenir craintif,
- devenir anxieux,
- devenir agressif, etc.
Quelles sont les conséquences pour vous qui vivez avec un chat ?
- Les chats apprennent vite.
- Comprendre, respecter et satisfaire les besoins naturels des chats, le mieux possible et le plus souvent, les aide à s’adapter plus facilement aux changements inévitables (déménagement, décès, arrivée d’un bébé, etc.)
- Nous parlons de « troubles de comportement » quand le comportement du chat ne correspond pas à ce que nous attendons d’un animal de compagnie. Ce sont néanmoins des comportements naturels pour le chat. Ils sont simplement exacerbés.
- Dans de très nombreux cas, les troubles de comportement des chats sont réversibles.
J’espère que cet article vous a permis de mieux comprendre le comportement de votre chat…
Si malgré tout, le comportement de votre chat vous paraît problématique, et en particulier si vous le trouvez :
- trop distant,
- asocial,
- trop craintif,
- toujours sur le qui-vive,
- hyper-stressé…
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